Bien malin qui peut prédire la suite des événements. Il y a tellement de possibilités et d'éléments qui entrent en jeux qu'il vaut mieux raisonner en scénarios et en actions à mener plutôt qu'en prévision aléatoire.
Il y a une multitude de scénarios possibles et je ne peux pas les citer tous. Prenons en trois.
Imaginons un scénario très pessimiste : Les ultralibéraux et les financiers à courte vue pilotent l'économie mondiale. Les mouvements de capitaux restent libres. La finance mondiale reste basée sur la spéculation et les produits financiers douteux. Les baisses d'impôts des riches alimentent la finance à courte vue, au lieu de s'investir dans les entreprises. Les riches s'enrichissent de façon plus ou moins virtuelle et se ruinent réellement (bulles spéculatives). Les travailleurs du monde entier sont en compétition, donc les conditions de travail et les salaires sont tirés vers le bas. Les pauvres et les classes moyennes ont de plus en plus de mal à s'en sortir. La consommation des ménages est en chute libre. L'économie mondiale est en régression. La finance mondiale s'écroule. La misère s'étend sur la planète. Les émeutes deviennent de plus en plus nombreuses et violentes. Les tensions internationales sont exacerbées. La troisième guerre mondiale est déclarée. Guerre nucléaire comme il se doit. Fin de l'histoire !
Voici un scénario intermédiaire : Les états se mettent d'accord sur une régulation à minima de la finance internationale afin d'éviter un écroulement financier mondial. Peu d'actions sont réellement menées pour l'économie réelle. En particulier, les peuples restent en concurrence, ce qui baisse les revenus des pauvres et des classes moyennes des "pays riches" qui finissent par devenir pauvres petit à petit. Le cercle vicieux de l'économie conduit à l'étouffement. L'Afrique reste abonnée à la misère. L'Inde et la Chine prennent de plus en plus d'importance, mais sont confrontés à de plus en plus de problèmes. Notamment, leur croissance est menacée par la régression mondiale. De plus, leur croissance étant basée sur de vieux modèles, la pollution ainsi que les risques de pénuries de pétrole et de matières premières deviennent de plus en plus préoccupants. La planète va mal. De plus en plus de cataclysmes s'abattent un peu partout. La pauvreté et la misère s'étend dramatiquement, entraînant des émeutes. Les tensions internationales sont inquiétantes. Le risque d'un conflit nucléaire est important.
Imaginons maintenant un scénario optimiste, mais réaliste : Une majorité de pays arrive à s'entendre sur le fait qu'il faut un système libéral correctement régulé (financièrement, mais aussi économiquement et écologiquement) et qu'il faut lutter contre le chômage et la misère. Le travail et les entreprises sont encouragés. La finance n'est là que pour servir l'économie réelle. La compétition entre les pays est correctement régulée. Le travail est correctement rémunéré. Cela relance la consommation des ménages qui entraine la croissance. Le travail est correctement réparti, ce qui fait que toute personne ayant besoin de travailler a du travail et travaille pendant un temps raisonnable (équilibre travail, vie de famille, loisirs, vie citoyenne). La croissance est basée sur le développement durable et sur la réponse à des besoins réels et sains. Les entreprises croissent et embauchent à tour de bras. Le cercle vertueux de l'économie est enclenché. Le chômage et la misère disparaissent de la planète. Les équilibres financiers sont assurés du fait de la bonne santé de l'économie. Les conditions pour la paix dans le monde sont établies.
Bien sûr, il y a une multitude d'autres scénarios. L'important est de savoir si l'on veut aller vers un scénario pessimiste ou optimiste et comment y aller. Le laisser faire est trop dangereux. Il faut une volonté politique mondialisée pour aller dans le bon sens ; principalement, mais pas seulement : finance surveillée et mise au service de l'économie réelle, concurrence entre pays correctement régulée.
La crise actuelle constitue une opportunité pour que les pays s'entendent sur un nouveau système économique mondial basé sur un libéralisme correctement régulé. Et bien allons-y !